Proverbe africain :
Vous, vous avez l’heure, nous, on a le temps !
Que vous dire en préambule, si ce n’est que nous avons réalisé tout ce qui était prévu, sauf notre visite à Dolbel, fortement déconseillée par les instances militaires (général SEYNI GARBA, chef d’état major des armées, ami de Raoul).
Avons logé à l’Auberge Dragon (ex-Tatayi) puisque le Grand Hotel était complet ainsi que la plupart des hôtels en raison d’un congrès onusien.
Finalement ce fut une aubaine pour nos portefeuilles car même si le prestige n’était pas tout à fait le même, il y avait la Wifi, et nous nous en sommes fort bien satisfaits surtout que nous avons pris tous nos petits-déjeuners au Grand Hotel, puisque le Dragon ne les servait qu’à partir de 10h (et encore, nous ne sommes pas certains qu’il y ait eu le modèle « continental »
Dès le départ, nous avons donné dans « l’autosatisfaction » car tous nos bagages pesaient au gramme près le poids maximum requis (23kg)!
Nos cartes d’embarquement nous attendaient à Alger et il a fallu faire fissa car l’employé était pressé…
Puis Raoul connut un grand moment de solitude car le « Duty Free » était en rupture de stock de…Pastis et personne ne voulait jouer au Tarot !
A l’ouverture de l’embarquement pour Niamey, Messieurs Bays et Malazzi (nom de jeune fille d’Yveline et Marie) ont été priés de se rendre de toute urgence à la douane (????).
Nous voilà donc repartis à l’autre bout de l’Aéroport (Yveline a souffert d’autant plus qu’il y a escaliers, longs couloirs et un tout petit ascenseur réservé au personnel)
« Qu’est-ce que tous ces médicaments qui remplissaient les 2 valises rouges ? » (pourquoi pas les autres, mystère ?)
Raoul s’est bien volontiers acquitté de sa Mission de Président.
Je vous passe les moult contrôles et le trajet inverse à refaire pour rejoindre le guichet 23 et s’entendre dire que l’embarquement était clos !!!!!! Heureusement, la douane a justifié notre contretemps.
Voyage R.A.S. et pas d’accueil cette année à Niamey (pas de Chef du Protocole et encore moins de Docteur Ayouba (qui s’est trompé d’un jour). Il eut été bien utile car le pansement à la tête d’Yvelyne saigne abondamment ! (elle a eu la bonne idée de se fracasser le 8 novembre, les points devant être enlevés le 14 à Niamey). Raoul réveille l’infirmier de l’aéroport, totalement inerte, et trouve « le » tampon de l’infirmerie. Compression et pansement. Un grand taxi, en laissant le coffre ouvert, a réussi à loger tous nos bagages et personnes et à nous emporter vers nos couches.
14 – Prenons possession vers 02h de nos chambres climatisées et équipées de douche et WC individuels : Marie a réussi à éteindre la clim'(boutons en chinois)
Dans la chambre mal éclairée, le docteur Ayouba aidé de Marie et Raoul (lampe de poche) soigne la blessure infectée d’Yvelyne. Les urgences de La Casamance ont recousu, sans raser la tête, mêlant sang , cheveux et suture… Mais, Yvelyne vous racontera…
Visite dès le matin à 9 h de Nana.
Divers RDV + ou – à programmer : Capitaine Gado, Général Garba, Maurice Ascani (paludisme), Julie Ascani (diphtérie, hospitalisée), Chaibou Soumana qui mettra à notre disposition le taxi de son frère Salou, en formation, Maréchal des logis Chef Yahaya…..
Diner chez Edith et Laurent d’une délicieuse fondue bourguignonne.
Dès que possible pour les déjeuners, nous investissons le ptit maquis » Orida » en face du Dragon.
Départ pour Kanazi le 15 avec une partie des bagages.
Nos 3 militaires de la Garde, bien connus, nous rejoignent avec un de leurs véhicules perso sur l’île (MAL Yahaha, Brigadier Aruna, Garde Abdourahmane).
Accueil toujours aussi chaleureux des enfants, enseignants,villageois ,l’infirmière Halima, la petite main Ismael, les visiteuses infirmières de Boubon, le nouveau Directeur ; réunion avec le Conseiller pédagogique du Canton Idrissa Illiossou.
Quelques soins et inspection puits, écoles et dispensaire…
Discussion avec les étudiants et enseignants (grèves fréquentes pour revendiquer le manque de moyens entre autres).
Visite du nouvel établissement ZEN, sur la rive de la route de Tillabery qui fait suite à la disparition de Rio Bravo, puis campement Kanazi, puis VSD.
Très « zen » ! Sable blanc, jeux pour enfants, terrain de volley, salle de réunion, pas d’alcool. Egalement une pirogue à moteur pour touristes. Avons entamé les discussions pour un partenariat d’utilisation de notre pirogue et visites de l’île.
17 – Départ à 10 (Boubé le cuisinier, Illiassou et Ousseini les 2 piroguiers, Soumana, les 3 gardes et vos serviteurs) sur notre pirogue pour visiter 3 villages environnants vers Boubon avec explication aux chefs de village par Raoul de l’utilité de la pirogue et distribution des superbes affiches initiées par Laurent.
Sarando Ganda (96892190 et Wa-94676405) : cette année est organisé la 2ème édition d’une grande course de pirogues (30) (les 22/23/24 déc) de (Namaro à Say avec 1 nuit à Niamey, la brigade fluviale ainsi qu’un Ministre y participeront. Nous sommes sollicités pour sponsoriser…La 1ère édition avait eu lieu, il y a quelques années de Mopti à Gaya, mais cette manifestation a été décalée, au fil du temps, pour toutes les raisons de sécurité, anciennes et actuelles.
Rencontré l’ancien Directeur de Kanazi Hamani.
Dumbo Goungoun 52 habitants, ni école, ni dispensaire (soins à une malade)
Dumbou Berri 1195 habitants, 1 case santé et 1 école- le Chef Goka
Nous installons nos bivouacs et Boubé nous concocte un somptueux (comme à midi d’ailleurs) barbecue. Feu de camp sous une belle nuit, calme et étoilée (il manque mon guide !).
Coucher et lever tôt.
18-Vu les hippopotames à l’aller et au retour.
Ptit déj’ frugal, quoique accompagné de beignets, beaucoup plus rapide que …le repliement improbable des 2 tentes « queshua »
De retour sur l’ile, repas sous le manguier
Marie n’ira pas re re ranger l’armoire du Dr Ayouba (nb : tout était trié par catégorie et le Dct a préféré mettre sous clefs le stock de médocs en le jetant en vrac dans l’autre placard)
19– Retour à Niamey : visite par Marie aux petites Soeurs de la Charité à Saga (Soeur supérieure Roselyne et Soeur Marie-Homéra qui lui fait visiter les dortoirs, cuisines…). Plus d’une centaine de malades vivent là de façon temporaire ou plus durable. Petite prière et petit goûter en l’honneur des 1 an d’un petit de la famille d’un résident. Quelques rendez-vous.
20– Début des visites d’hôtels pour distribution des docs relatives à la pirogue. Dîner chez Mr et Mme Ayouba avec Chaibou et Yahayha (visionnage du film de leur mariage (1h) et de la soutenance du Docteur (1h)) : ragout de pommes de terre pour inciter Dame Yvelyne à manger et viande.
21- Repas au ptit maquis avec Aîchatou (amie de Lily), le Doc , Moussa notre ancien chauffeur des périples passés, Moumouni le ptit frère de Kimba le coach
Avons été reçus par les Directions des Hôtels du Centre Ville et alentours pour leur distribuer nos belles affiches et leur vendre l’utilité de notre Pirogue : Grand Hôtel, Hôtel les Collines, Hôtel Gaweye, Hôtel Sahel, Hôtel Terminus, Hôtel Ténéré. Sommes allés également au Grand Centre Aéré, à l’office de tourisme ainsi qu’à la Piscine olympique.
22– Déjeuner avec Sanoussi et Laurent pendant lequel il est décidé de retrouver, le lendemain matin, Soumana pour mise au point de ce qui a été réalisé et de ce qui pourrait l’être dans le domaine du projet pédagogique.
Raoul en profite pour donner à Soumana les coordonnées de Kader (96976982) du Grand Hotel afin que les pêcheurs kanaziens le préviennent dès qu’un stock de Capitaine est pêché (accord de Aimé Bolho, directeur).
Lettre des pêcheurs, nous est remise, pour réclamer un nouveau filet et des hameçons.
23- Sur les bords de Kanazi : une décision de faire perdurer ou non l’excellent Projet Pédagoqique institué par Laurent et Sanoussi doit être prise. Le problème relationnel et d’incompréhension mutuelle, entre Laurent et Soumana ne semble pas se régler. Soumana est-il vraiment intéressé par ce projet ? Il ne s’implique pas, d’après Laurent. Laurent et Soumana n’ont pas compris leurs ressentis respectifs ou ne veulent pas se comprendre (détails seront donnés en Conseil d’Administration). Raoul a l’intention de relancer Sanoussi, pourtant dubitatif.
Recevons Aîssata (pas la Conseillère) et Aziz à qui nous avons remboursé leur transport de Dolbel puisque nous n’avons pas eu l’autorisation d’aller jusqu’à eux. (rappel, 15 gendarmes tués dans la région, il y a moins d’un mois).
Nous leur remettons un gros sac de médicaments pour le Docteur ainsi qu’une enveloppe (bourse) destinée au Village via la Conseillère.
Tout semble ne pas aller si mal là-bas si ce n’est un couvre-feu naturel qui s’est institué pour la nuit.
Les motos n’ont plus le droit de circuler car ce sont les « terroristes » qui les utilisent.
Suite à la famine, le mil est très cher: ils aimeraient bien des semences de choux, carottes, salades.
Il y a maintenant un jeune docteur à Dolbel, Amidou Moumouni dit Kangua, 96450566 il est natif de Kossa (là où habite Aziz, tout à côté de Dolbel.
La route entre Terra et Dolbel est de + en + cadavérée (!)
Aziz nous sollicite pour la confection d’une nouvelle prothèse de main. Un appel au peuple sera effectué.
Visite au CCFN de l’expo sur les photos de Jean Rouch (pour les cent ans de sa naissance) et Catherine de Clippel avec le Sergent-chef Yahaha qui retrouve trace de certains de ses ancêtres. Excellent contact avec le directeur Olivier Lange.
24– Longue recherche dans la ville et visite et don aux anciens gardiens des Viger (Abdoulaye sous perfusion tous les matins après crise de palud, Tamamat et leurs enfants). Visite également de la belle maison qu’ils occupaient dans les années 90.
Dernier diner au petit maquis avec les militaires, Adam le coureur, Nabara, Nana et ses filles, le Docteur Ayouba et sa jeune épouse Mina
Nous quittons le Centre Ville accompagnés par Yahaha, Adam, Docteur et sa jeune épouse Mina, bien en avance pour laisser rentrer nos gentils accompagnateurs. Dommage pour l’avance, car notre avion n’a décollé qu’à presque 3 heures du matin…
COMPTE-RENDU THEMATIQUE
LE NIGER
Démographie galopante (taux de natalité 7,6 !). La capitale s’étend au nord et doit dépasser les 2 millions d’habitants. Les nouvelles constructions sont abondantes. Echangeurs routiers et passerelles se multiplient. La circulation est épouvantable.
L’ambiance reste « bon enfant » et le radicalisme n’est pas sensible : aucune burqua aperçue. Alternance de femmes légèrement voilées et de jeans…
La sécurité est très présente autour des bâtiments officiels et des chicanes protègent la présidence à plus de 300 mètres des lieux.
Le projet Niamey la coquette est en cours. Des efforts sont visibles : routes améliorées, éclairage public, diminution des sacs en plastique…mais les voitures et la poussière gâchent la situation.
Le gouvernement semble stable (dans la mesure où il peut l’être dans ce type de démocratie) et les progrès sont reconnus internationalement. Les liaisons routières vers le nord (Algérie) et le sud (Côte d’Ivoire) pourraient être terminées sous un ou deux ans. Les travaux du chemin de fer sont arrêtés en raison d’un procès international depuis plus d’un an.
Les accords militaires internationaux qui permettent la défense des frontières à l’est (Nigéria) et à l’ouest (Mali) sont appréciés même si l’on peut parfois ressentir quelques soutiens à l’image antioccidentale colportée par les djihadistes.
L’ILE DE KANAZI
D’une façon générale, l’île se porte bien. Les cultures sont satisfaisantes. Les écoles fonctionnent bien même s’il n’y a, pour l’instant, que deux enseignants. Un troisième devra bientôt être affecté.
Les enfants s’adonnent avec plaisir à la récréation au jeu du frisbee que nous leur avons apporté.
L’institutrice souhaite un jeu de badmington que nous allons rapidement lui expédier car pas très onéreux.
Le projet pédagogique initié par Laurent est à l’arrêt puisque celui-ci a démissionné de l’association en raison de ses différends avec Soumana.
Le conseiller pédagogique du Canton qui gère 80 écoles a indiqué que deux d’entre-elles étaient considérées comme écoles exemplaires dont Kanazi. Il envisage d’organiser un atelier pour tous les enseignants sur l’île de Kanazi et doit nous adresser le projet. Si nous adhérons, notre participation devrait se monter à 1500€.
Nos boursiers poursuivent leurs études avec succès.
La maison du directeur a été détruite par la pluie ; sa reconstruction devrait s’élever à 500€.
Le puits fonctionne bien mais n’est pas assez utilisé.
Les pêcheurs ont besoin de nouveau matériel : 150€.
La grande pirogue à moteur est opérationnelle. Nous attendons les résultats de la campagne « publicitaire » en espérant sa rentabilité commerciale et médicale.
L’installation photovoltaïque installée par les chinois (dans l’espoir d’un contrat usurier avec l’île) a été démontée.
Nous allons étudier la possibilité d’acheter un système pouvant alimenter une télévision, un congélateur et un chargeur de portables.
Les deux magasins des femmes fonctionnent avec de petits profits à leur grande satisfaction.
Notre handicapée Halima a perçu une nouvelle pompe pour gonfler les pneus de son fauteuil roulant tandis qu’une autre Aïcha a reçu une paire de béquilles remplaçant son bout de bois.
Le dispensaire est rééquipé en médicaments mais c’est toujours le foutoir. Toutefois, la population est satisfaite des services du docteur Ayouba.
A noter que Arouna, dit Whisky-Coca a repris son surnom de Coca-Fanta car il ne boit plus !
LE VILLAGE DE DOLBEL
Lors de la prochaine mission, nous pourrons nous rendre à Dolbel puisque le chef d’état major nous a indiqué qu’il allait placer 400 militaires répartis entre Bankilaré et Dolbel.
Le village est sous la protection de quelques gendarmes. Protection actuellement insuffisante qui a entrainé l’interdiction d’utilisation des motos, outils de déplacement des djihadistes.
Ils espèrent notre visite et la reprise d’une aide plus importante. En attendant, nous allons leur expédier des semences de choux, carottes et salades comme ils le souhaitent.
PROJET SPIRULINE
Nous mettons à l’étude un projet de production de spiruline à Kanazi, en liaison avec le docteur Ayouba, le coureur Nabara (président d’une association sportive) et la garde républicaine (colonel Issaka). Nous allons reprendre contact avec ANTENNA France qui souhaite un partenaire pour une expérience de spiruline avec des athlètes.
PROJET CULTUREL
Le directeur du Centre Culture Franco Nigérien est intéressé par un échange d’artistes avec la France. Nous allons prendre contact avec le service culturel de la Mairie pour voir les possibilités.
PROJETS SPORTIFS
En accord avec le général Seyni Garba, chef d’état major des armées, nous allons étudier la possibilité de stage, pour l’élite sportive nigérienne, auprès de la légion étrangère.
Il est possible que la garde républicaine envoie une délégation au marathon de Marseille.
Dernière info : le nouveau directeur des eaux de Marseille, Remi Bougarel est l’ancien directeur de la SEN de Niamey. Il peut s’agir d’un bon sponsor pour nos actions.
…et, le plus gros problème de la mission !
Marie MARTIN et RAOUL VIGER
Secrétaire générale Président